Qui nomme les directeurs des ARS ?
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« Ma limite est Leiden. » Dans son bureau de verre d’Arenc, qui domine le terminal 2 du port, Claude d’Harcourt expose ces principes du « gestionnaire » qu’il applique au sein de l’Autorité régionale de santé (ARS) depuis son arrivée en janvier 2017. Plus de quelques boîtes et il perdra de vue : Ce vendredi, il quitte officiellement ses fonctions au bureau local du ministère de la Santé pour devenir préfet du Pays de la Loire. Mais ses valises sont pondérées : Les 12 et 13 novembre, deux assemblées générales d’employés ont fait preuve d’inconfort dans la Préfecture Health. Sur les 600 fonctionnaires, environ un quart a répondu à l’appel des représentants du personnel, une main-d’œuvre « importante », selon Claude d’Harcourt lui-même.
Lorsqu’il a été lu au comité de l’agence, le comité d’entreprise de la Chambre, en octobre, la demande des élus a apporté des mots sur l’inconfort. « Nous recevons régulièrement des témoignages de collègues, qui se plaignent de considérations et de comportements blessants ou même offensants qui ressemblent à du harcèlement moral », affirment-ils avant d’exiger « une gestion modérée et respectueuse ». S’il n’est pas cité, Claude d’Harcourt est dans le viseur. « Nous avons atteint une limite d’acceptation au niveau de la direction. Le réalisateur a inventé des objectifs à atteindre et a exercé beaucoup de pression. Ensuite, c’est l’effet domino : la pression est transmise d’étape en étape et, dans ce contexte, certains résistent moins bien que d’autres », explique Marc Letient de CFDT. Selon le syndicaliste, « nous avions envisagé de réclamer une grève avant qu’il ne soit connu pour partir ». Il fait même référence à la possibilité de « droits de retrait sur certains services en raison d’un danger grave et imminent ».
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nocivité, agressivité, humiliation. Les mots sont accompagnée d’une régularité du métronome dans la bouche interviewé par des employés de l’agence Marsactu. « Il a une façon très abusive de gouverner, je ne peux pas en dire moins », dit un responsable de service. Les agents et les gestionnaires viennent travailler le ballon dans leur ventre. »
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raids et brimades
Un responsable de la maison a appelé « enfer » ces derniers mois. Elle décrit les attaques verbales, les attaques de rage et l’intimidation publique : « Des déclarations blessées, délibérément humiliantes devant les témoins. Il est suggéré que vous ne pouvez pas lire, que vous ne comprenez rien, que vous ne faites rien, que vous ne serviez rien. C’est vraiment une tâche minable de faire en sorte que tout le monde se rende compte que vous êtes stupide. »
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Ce patient, qui « offense le démantèlement », a déclaré un autre responsable, « a causé de véritables souffrances et déstabilisé un nombre considérable d’agents qui, nous devons nous en souvenir, sont de grands professionnels, pour certains médecins, inspecteurs hors classe… »
A d’autres continuent : « Il n’y a rien d’objectif ou de rationnel, il s’agit d’une question personnelle de dominante à dominée, des chasseurs à la chasse. Soudain, vous sentez que vous êtes dans sa ligne de vue et que vous allez le prendre… »
« Confiance » ou « suspicion constante » ?
L’intelligence du réalisateur, qui est saluée par beaucoup, est doublée par une « brutalité psychologique supposée », qui concaténe un rang élevé. Et quand Claude d’Harcourt évoque sa gestion comme celle de la « confiance », la description que les agents en font, au contraire, attire une « suspicion constante » gouvernance. Un employé explicitement : « C’est un régime terroriste. Le réalisateur a mis en place un réseau de délation : « Dites-moi, sinon vous êtes complice. » Pour cette raison, les syndicats se sont lentement montrés à son avis. Un agent confirme : « Les délégués syndicaux n’ont pas été courageux. Mais comment les autres ont peur des représailles individuelles. » L’un des représentants syndicaux interrogés dans le cadre de notre enquête a dit les choses différemment : « Au sein de l’OSR, nous sommes tous des cadres supérieurs. Il est difficile d’apparaître nommément parce que nous savons que nous allons souffrir à un moment ou à l’autre. »
Claude d’Harcourt a une réponse directe à tout cela : il reprend tout ce qui est en ce nom, dit-il, de sa « volonté de mieux servir les citoyens ». Il se décrit comme un costume digne des meurtriers de coûts de grandes entreprises. « Si on m’appelle, vous savez que j’ai l’habitude de faire des réformes », dit-il. Cette autorité sanitaire régionale n’était pas gérée, elle a été stratégiquement réorganisée. Il n’y avait pas d’organigramme, il y en a un. La mise en œuvre de toutes ces habitudes évolue et c’est ce tournant, les difficultés. »
Les témoignages que nous collectons appellent ainsi que « son côté brillant » qui peut porter de véritables innovations, telles que « la brutalité » de son fonctionnement. Le réalisateur lance et répond : « Je sais ce que je fais et dans quel sens je le fais. Mon besoin est encore plus élevé parce que nous sommes élevés dans la hiérarchie. Ce n’est pas de la brutalité, je suis en train d’évaluer ».
70 départs, 35 arrivées en un an
L’option de leadership avec la hache s’est également traduite par une oscillation impressionnante. 110 postes vacants étaient vacants en moins d’un an. Cela pèse lourd dans une structure composée de 600 agents. D’autant plus que les « travailleurs brutaux », a déclaré le directeur général, « une mauvaise gestion passée des ressources humaines » a provoqué 70 départs pour 35 remplacements en 2018. Les syndicats dénoncent « l’instabilité » et la « désorganisation ». Claude d’Harcourt revendique une fois de plus la méthode. Il voit même ces mouvances comme la possibilité du « potentiel des gens entre deux eaux ». qui ont été sous-occupés jusqu’à présent ». Mais il est d’accord : « Tous les agents ne monter pas dans ce train… »
Cette attitude est restée sur le quai comme d’autres. Pendant plusieurs mois, il subit « la pression et le dénigrement systématique » et finit par faire ses tabliers. « Ce comportement m’a amené à demander moi-même un changement de position parce que je ne pouvais plus le faire. C’est plutôt nocif… Mais beaucoup d’entre nous l’ont fait. « Une sœur est riche et avait déjà un poste de responsable : « Maintenant, je suis en mission qui ne m’occupe pas à plein temps ». C’est une fausse armoire. « Mais ne soyez pas la pire lotie. Un collègue a été envoyé au black-bout sans lettre de mission, sans courrier, sans rien. »
Plus que des changements de travail en soi, c’est surtout la rugosité avec laquelle ils ont été décidés qui choquent. « Un beau matin, par e-mail, vous pouvez voir que les postes vacants passent, Et au milieu, il y a votre dossier de travail… » lâchez un sourire, a sauté un ancien chef du service. « Un point qui doit être corrigé », admet le réalisateur. J’ai reçu toutes les personnes que je voulais quitter. Mais cela n’a peut-être pas toujours été le cas dans le lot. »
Néant laconique et euphémiste, la réponse s’adresse à un agent interdit par l’organisation : « Il s’agit d’une agence qui réunit des experts de haut niveau. Ils méritent d’être traités comme aucun autre. Mais cette valeur ajoutée intellectuelle Claude d’Harcourt ne le respecte pas ! « Un autre cadre de haut niveau qui est toujours en poste est d’accord : « C’est quelqu’un qui humilie les autres et qui en est content. Il a un comportement sadique. Il est situé à 4 ou 5 étages au-dessus de tout le monde. Mais nous devons être pris en compte. »
« Sentez-vous déshabby »
Lots ils ont ensuite développé un fort sentiment de culpabilité. « Nous nous sentons dévalués, dévalués. Il en résulte une réelle perte de confiance. Il est également nécessaire de gérer les yeux des autres, soupire un employé déplacé. Vous vous demandez si vous étiez injuste, négligent et incompétent. C’est dévastateur. Violent, voire physique. »
À l’ARS, le malaise a pris la forme d’insomnie, d’épuisement professionnel, de maux de tête répétés… Il y a clairement une question de souffrance. « Pour la première fois de ma vie, j’ai pris congé du travail pendant des jours », explique un membre important de la direction victime d’humiliations répétées. Les « comportements inacceptables Les décisions ubuesques » soulignées par les syndicats ont provoqué un stress flagrant qui a mis plusieurs mois aux fonctionnaires pour se remettre.
Ceux qui ont décidé de télétravailler n’a plus été épargné. « Il a ordonné que nous n’irions pas au-delà de 10% des agents, et a refusé, même ceux pour qui le télétravail était une recommandation médicale », explique le syndicaliste Marc Letient. Compte tenu de la hauteur d’une autorité sanitaire régionale, Claude d’Harcourt a une fois de plus occupé son poste. « Ce n’est pas le médecin qui dicte, c’est certainement une illumination, mais pas le seul », irrite le futur préfet de la région avant d’insister : « Le fonctionnement collectif nécessite d’être présent ».
Un directeur sans adjoint ni secrétaire général
Claude d’Harcourt est heureux de diriger une autorité sanitaire régionale sans sous-général ni secrétaire général pendant cinq mois. L’absence nuit au bon fonctionnement de l’institution, notent les syndicalistes en tant que représentants. « En effet, tout est centralisé autour du seul Directeur général, regrette un responsable de service. Le GD est intelligent, mais il ne sait pas comment donner vie à un collectif. Il ne veut rien lâcher, tout voir, tout contrôler, tout faire, tout savoir. Et forcément, les gens n’ont jamais développé durablement le prêt qu’il porte à sa propre personne… »
« Il a tout fait taire », a ajouté un autre responsable. Il prenait toutes les décisions, parfois contre ses employés sur des questions qu’il ne maîtrisait pas du tout. Et il n’y a jamais eu de place pour lui expliquer qu’il avait tort, ce qui peut expliquer que tout cela n’arrive que lorsqu’il est parti. « Quand il part, Claude d’Harcourt lui-même admet que ce leadership à tête unique n’est « pas durable à long terme », mais n’a pas participé au recrutement dans cette direction.
Ce haut fonctionnaire de 61 ans s’est certainement senti très bien de prendre la tête de cette structure à elle seule. Son parcours a déjà été marqué par des passages importants dans diverses institutions, à l’instruction de l’administration pénitentiaire, où il s’est prononcé contre la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie (2005-2010) à l’ARS Alsace puis au Grand-Est (2013-2016), où il a accompagné la redistribution du régions en fusionnant les trois OSR existants. Les souvenirs qu’il a laissés derrière lui sont mitigés. « Chez nous, la direction n’était pas comparable à ce qui se passait dans le PACA. Surtout à la fusion, il était, disons, plus accro au miel dans sa façon de faire cela, explique un conseiller syndical de la RSA Grand Est. Mais au travail, c’est toujours une personne assez exécutable. Il va passer de l’argent, brutal. Même si vous travaillez sur un dossier depuis six mois, il n’hésitera pas à vous le renvoyer s’il n’aime pas ça. »
« La santé ne convenait pas aux gens »
Cette page directe est en administration est devenu bien meilleur rappel du secrétaire national de l’ancien CGT de la prison Alexis Grandhaie. « C’était la même chose que ce que les gens recherchaient en prison. C’est un environnement difficile et, dans ce contexte, il a beaucoup dépensé avec les employés. Les discussions avec lui pourraient être amères au sujet de la substance, mais elles se sont bien déroulées. Mais ça ne me surprendrait pas du tout s’il pouvait être autoritaire, surtout quand les contre-puissances sont faibles. Au fait, j’ai toujours été étonné d’apprendre qu’il s’était bien amélioré. Ce n’est pas humain. Nous l’aurions plutôt imaginé dans la gendarmerie ou quelque chose comme ça », affirme le syndicaliste.
Maintenant, sa carrière l’emmène en préfecture. Le mercredi 7 novembre, le Conseil des ministres a nommé Claude d’Harcourt préfet des Pays de la Loire. Chez ARS, c’est un soulagement pour beaucoup. « Nous respirons, commençons par un placardisé. Mais il laisse le L’agence est constamment affaiblie. Le travail de réorganisation sera difficile pour son successeur. Parce que la jambe de Harcourt était très troublante pour les équipes. » Un ancien fonctionnaire veut croire en un avenir meilleur. « Le ministère est très intéressé à choisir quelqu’un pour qui la direction n’est pas un mauvais nez », s’est-il convaincu.
Le Boulevard de Paris perd enfin une peine cruelle dans son bureau qui s’ouvre sur le port : « Nous sommes satisfaits de ce départ de l’ARS Paca. Mais avec une vraie tristesse pour nos collègues des Pays de la Loire. »
Coralie Bonnefoy et Jean-Marie Leforestier
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